7/26/2012

La maladie spirituelle

 

La maladie spirituelle possède plusieurs noms selon l’approche qu’on choisit. D’un point de vue scientifique, la maladie spirituelle est une forme de dépression, et dans l’approche religieuse, elle représente une grande remise en question de la foi et d’une torture mentale. La maladie spirituelle est d’abord un état d’esprit qui se caractérise par le dégout de toutes choses (nourriture, travail, tâches quotidiennes) et l’impression qu’on a est qu’on ne veut plus se lever de son lit. A cet égard, les symptômes de la maladie spirituelle sont identiques à ceux de la dépression. Mais une caractéristique est que la maladie spirituelle frappe principalement des personnes religieuses.

La maladie spirituelle

 

Ces derniers sont confrontés à une lutte de foi basée sur ce qu’on leur a appris dans leur éducation et leurs pratiques et un éveil face à la modernité actuelle du monde. Aujourd’hui, parler de religion nous fait passer pour des personnes du passé, car la laïcité est la nouvelle tendance de la spiritualité. Parlez de vos pratiques religieuses et on vous regardera comme un drôle d’insecte à la limite du fondamentaliste. Dans ces conditions, une personne religieuse est torturé sur le respect de sa religion et sur son questionnement sur sa véracité et sa fiabilité face aux prétentions du moderne. Que ce soit l’Islam ou le Christianisme, ces deux religions abordent la maladie spirituelle sous une approche diamétralement différente à la science et à la psychologie.

 

La maladie spirituelle dans le Christianisme

Le christianisme aborde la maladie spirituelle comme un test de foi et une grande remise en question. En gros, cette religion estime que la maladie spirituelle qu’elle appelle également comme la dépression spirituelle est un examen de foi d’une personne pieuse. La maladie spirituelle a été évoquée à plusieurs reprises par des saints chrétiens tels que Saint François qui estime que la maladie spirituelle peut être temporaire ou permanente. Dans sa recherche d’union avec Dieu, les chrétiens, notamment les moines, sont confrontés à des épreuves physiques et psychique (abstinence, pauvreté, générosité, pardon du prochain). Et dans certains cas, l’un des symptômes de la maladie spirituelle est qu’elle remet en doute toutes ses pratiques. En gros, il se dit : Est-ce que tous ces sacrifices valent vraiment le coup ? Et une fois qu’il a posé ces questions, il prend le chemin du déni et il trouve toujours des excuses pour contourner les pratiques.

 

Dans le christianisme, la maladie spirituelle est connue sous le terme d’Acédie. C’est un découragement spirituel qui peut parfois s’emparer du moine lorsqu’il prononce des vœux d’isolement durant de nombreuses années. Le remède chrétien contre la maladie spirituelle est évidemment l’appel à l’aide envers Dieu en le priant de le délivrer de ce type de pensée. Si la maladie spirituelle est temporaire alors le pratiquant passe par une phase de doute qui peut durer plusieurs années, mais il retrouve la foi et la grâce divine par la même occasion. Et il ne sera jamais plus confronté à ce type de phénomène. Et si le Christianisme et l’Islam divergent sur de nombreux points, ils se rejoignent sur la maladie spirituelle comme nous le voyons ci-dessous.

La maladie spirituelle dans l’Islam

Les causes de la maladie spirituelle dans l’Islam sont similaires à ceux du christianisme sauf que l’Islam insiste aussi sur des lacunes des pratiques religieuses. Sa théorie est que cette dépression spirituelle n’est pas toujours un test divin, mais peut-être aussi une mauvaise fréquentation du pratiquant que ce soit dans sa parole ou ses actes. L’Islam diffère également par le remède contre la maladie spirituelle, car les écrits s’accordent à dire que c’est au pratiquant de retrouver le chemin de la foi, mais que Dieu pourra pardonner les actions commises pendant la phase de la maladie spirituelle s’il se repent sincèrement.

Certains penseurs musulmans estiment que la maladie spirituelle peut être une cause de sorcellerie, mais je pense que c’est une solution trop facile pour excuser des actes individuels. En effet, mettre sur le dos de la sorcellerie les actions de sa maladie spirituelle revient à dire qu’on est toujours un bon pratiquant et que c’est l’autre qui en est la cause. C’est comme dans une école où le mauvais garçon pointe du doigt un autre sur la responsabilité de ses propres actes. Ce type de penseur est aussi un soi-disant guérisseur de sortilège (quelle coïncidence ?) et son principal objectif est d’appâter le pratiquant en lui promettant qu’il n’est pas coupable. La maladie spirituelle dans l’Islam est également une remise en question de sa foi (c’est mon opinion), mais elle est plus intense que dans les autres religions justement à cause des pratiques très différentes comparées aux autres religions. On remet en cause toute sa religion et il va de soi que cela revient à bouleverser toute sa vie spirituelle ce qui provoque des dégâts au niveau de sa vie quotidienne. Les symptômes sont même plus grave qu’une dépression temporaire et peut dégénérer en des choses bien plus sérieuses et graves.

La maladie spirituelle selon la science

Il est évident que la science et la psychologie n’emploient jamais le terme de maladie spirituelle. Ils utiliseront plutôt des termes tels que désordre mental ou dépression ou une autre maladie mentale. L’approche psychologique de la maladie spirituelle est extrêmes limitée, car le diagnostic et la thérapie écartent d’office l’aspect religieux de la maladie et le considère juste comme une cause sous-jacente. En effet, le psychologue dira souvent que si la religion est un facteur déclenchant de la maladie spirituelle, alors il suffit de la quitter, mais ce n’est pas aussi simple. Et évidemment, les autres remèdes de la science sont les médicaments qui sont loin, alors vraiment très loin des remèdes qu’on espère. La psychologie refuse de comprendre que la maladie spirituelle est justement la confrontation entre ses pratiques religieuse et ses questions sur sa foi. Si on écarte la religion de la maladie spirituelle, alors on n’a absolument rien et il est donc impossible de résoudre le problème.

Cependant, la science peut aider à camoufler temporairement la maladie spirituelle avec les anti-dépresseurs et  anxiolytiques, mais sachez que tôt ou tard, il faut lutter avec ces démons qui vous rongent. Par ailleurs, ces médicaments créent une forte dépendance qui peut devenir un problème à part entière par la suite. Le grand problème de la maladie spirituelle est que la personne refuse d’abandonner complètement sa foi, mais qu’elle refuse également de l’embrasser totalement pour un motif ou un autre. De ce fait, le remède est de comprendre ce qui fait nous fait douter et d’apporter les réponses en conséquences. Derrière cette phrase simpliste, il se cache une lutte et une torture intérieure qui peut durer des années et qui peut entièrement détruire la personne si ce qu’elle découvre ne lui plait pas.