Tout le monde parle de pauvreté, mais personne ne peut la comprendre à moins qu'il ne la vive au jour le jour. Le fléau de la pauvreté n'est pas juste le manque d'argent, mais surtout le stress qui est permanent. Chaque jour, on se lève le matin, et tout de suite, la vague d'inquiétude vous submerge et vous pensez aux milles façons de vous en sortir. Les pensées les plus délirantes vous viennent à l'esprit en passant du miracle jusqu'à la catastrophe planétaire qui vous permettra d'échapper à votre funeste destin et à vos créanciers. On se demande comment vivre les autres ? Est-ce qu'ils ont les mêmes soucis ? Parce qu'ils semblent parfaitement heureux avec une famille et de l'argent à la pelle comme dans les séries TV.
Il est étrange qu'il existe une corrélation entre l'augmentation de la solitude dans le monde et celle de la pauvreté. Mais quand on y regarde de plus près, c'est tout à fait normal parce que la pauvreté est rejetée par tout le monde. C'est le nouveau type de racisme et de système de castes. En bref, si vous êtes pauvre (sans sens péjoratif), cela signifie que vous êtes flemmard et que vous n'avez rien réussi de votre vie. Le culte du veau d'or est systématique et une étude menée en Allemagne a démontrée que les gens accordaient plus d'importance à l'argent qu'à leur famille, leur religion ou leurs amis. Le principal fléau de la pauvreté est qu'on a tendance à s'écarter soi-même de la société, car on nous conditionne sur le fait que nous n'avons pas notre place. Ces moments de gêne quand on dit qu'on ne travaille et quand on voit les autres qui s'écartent doucement de vous comme un lépreux contagieux. La pauvreté n'est pas un état physique, mais un état d'esprit. Des personnes fauchées arrivent à s'en sortir parce qu'elles mentent systématiquement à tout le monde. A l'inverse, le riche peut être considéré comme une mauvaise personne s'il n'arrive pas à se lier correctement aux autres.
La pauvreté est aussi cette boule dans l'estomac en craignant un malheur qui nous tombera dessus et qu'on sait qu'on ne pourra rien y faire. Le système judiciaire, administratif et législatif adore broyer les pauvres, car il sait qu'il peut en faire ce qu'il veut sans craindre la moindre représailles. Il y a peu de reportages, d'articles et de témoignages de la pauvreté alors qu'il existe 5 milliards de personnes qui sont techniquement pauvres dans le monde. Ils sont comme des malades qu'on ne voudrait pas voir ou de la poussière qu'on cacherait sous le tapis en espérant que cela résoudrait le problème. Quand le pauvre hausse la voix en dénonçant les injustices du système, on le condamne comme un vulgaire criminel parce qu'il ne faut surtout pas que cette contestation contamine la masse obéissante qui pense que sa pauvreté est entièrement de sa faute. Le système des sociétés actuelles est totalement corrompu et une petite minorité profite du système et de ses dérives et elle a tout intérêt à bloquer le moindre mouvement de contestation.
Quand un pays est frappé par une crise grave, l'humeur tombe au plus bas. Les gens se divertissent par automatisme. On regarde la télé en espérant qu'elle nous abrutisse pour que notre esprit ne soit plus capable d'affronter les problèmes du quotidien. On hésite à sortir du lit et la moindre chose devient une tâche herculéenne. Si la pauvreté persiste, la dépression arrive derrière et évidemment les pulsions suicidaires. Ces dernières sont la conséquence que le pauvre n'a plus sa place dans la société et que personne ne viendra l'aider. De ce fait, il tombe dans une logique dévastatrice qui est qu'il doit en finir une bonne fois pour toutes. Mais le destin peut lui sourire pour quelques temps pour qu'il garde l'espoir et qu'il continue à faire profiter le système de son esclavagisme mental et physique.
La pauvreté nous entoure dans notre quotidien, mais nous refusons de la voir parce que nous la craignons plus que la mort. N'oubliez jamais que les pauvres ont une vie bonne ou mauvaise, mais que ce n'est pas à vous de les juger, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Ils essayent de s'en sortir par leurs faibles moyens mis à leur disposition par leur destin. Et n'oubliez pas non plus qu'un jour peut-être, vous serez obligés de vivre la même chose et alors, vous regretterez votre jugement et votre intolérance à l'égard de la race la plus dominante sur Terre, celle des pauvres.
