Les épuisés veulent le repos ; c'est le bonheur des religions et des philosophies nihilistes ; les riches et les vivants veulent la victoire, l'extension de la puissance. La grande méprise des psychologues, c'est de ne pas séparer ces deux espèces de plaisir.
La santé de l'âme n'est pas plus assurée que celle du corps ; et quoique l'on paraisse éloigné des passions, on n'est pas moins en danger de s'y laisser emporter que de tomber malade quand on se porte bien.
Il y a des rechutes dans les maladies de l'âme, comme dans celles du corps. Ce que nous prenons pour notre guérison n'est le plus souvent qu'un relâchement ou un changement de mal.
C'est une ennuyeuse maladie que de conserver sa santé par un trop grand régime.
Les grands de la terre ne pouvant donner la santé du corps ni le repos d'esprit, on achète toujours trop cher tous les biens qu'ils peuvent faire.
La vraie santé de l'esprit consiste dans la perfection de la réminiscence.
... "valere", en latin, c'est se bien porter.
Vivre ? C'est rejeter constamment loin de soi ce qui veut mourir. Vivre ? C'est être cruel, c'est être impitoyable pour tout ce qui vieillit et s'affaiblit en nous et même ailleurs.
La vertu est, ce me semble, santé, beauté, bonne disposition de l'âme, et le vice maladie, laideur et faiblesse.
Mens sana in corpore sano est une maxime absurde. Le corps est le produit de l'esprit sain.
Il faut bien de la force pour dire en mourant les mêmes choses qu'on dirait en bonne santé.