C’est proprement avoir les yeux fermés sans tâcher jamais de les ouvrir que de vivre sans philosopher.
Si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais en peine de délibérer quel jugement et quel choix je devrais faire et ainsi je serais entièrement libre sans être jamais indifférent.
Si je veux penser à un chiliogone, je conçois bien à la vérité que c’est une figure composée de mille côtés, mais je ne puis imaginer les mille côtés d’un chiliogone.
Les pies et les perroquets peuvent proférer des paroles ainsi que nous et toutefois ne peuvent parler ainsi que nous... au lieu que les hommes nés sourds et muets ont coutume d’inventer d’eux-mêmes quelques signes par lesquels ils se font entendre à ceux qui ont loisir d’apprendre leur langue.
Un athée ne peut être géomètre.
Je nomme généralement libre tout ce qui est volontaire.
Il n’y a pas moins de répugnance de concevoir un Dieu, c’est-à-dire un Etre souverainement parfait, auquel manque l’existence, c’est-à-dire auquel manque quelque perfection, que de concevoir une montagne qui n’ait point de vallée.
La lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés.
C’est proprement ne valoir rien que de n’être utile à personne.
Je crains plus la réputation que je ne la désire, estimant qu’elle diminue toujours en quelque façon la liberté et le loisir de ceux qui l’acquièrent.
Je suis comme un milieu entre Dieu et le néant.
La cause la plus ordinaire de la fièvre lente est la tristesse.
Lorsqu’on emploie trop de temps à voyager on devient enfin étranger en son pays.
Si un homme vaut plus, lui seul, que tout le reste de sa ville, il n’aurait pas raison de se vouloir perdre pour la sauver.